Responsabilité élargie du producteur (REP) : des précisions à connaître !

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La fin de l’année 2023 a été marquée par la publication de plusieurs nouvelles réglementations visant les entreprises soumises à la responsabilité élargie des producteurs (REP). Faisons le point sur les évolutions à connaître qui pourraient directement vous intéresser…

Responsabilité élargie des producteurs (REP) de navires de plaisance ou de sport

Pour rappel, la responsabilité élargie du producteur (REP) a pour objet d’organiser la collecte et le traitement de certains déchets.

La REP comporte plusieurs filières, en fonction de la nature des déchets devant être collectés, dont celle des déchets de navires et de bateaux de plaisance ou de sport.

Concrètement, cette filière existe pour gérer la problématique des bateaux abandonnés ou hors d’usage.

Depuis le 1er janvier 2024, un nouveau cahier des charges est applicable à cette filière. Il prévoit notamment les objectifs nationaux de collecte et de valorisation des bateaux de plaisance et de sport.

Responsabilité élargie des producteurs (REP) des emballages ménagers, des imprimés papiers et des papiers à usage graphique

En raison de la fusion des filières REP emballages ménagers et papiers, il était nécessaire de publier un nouveau cahier des charges. C’est chose faite !

Ce nouveau cahier des charges prévoit notamment les objectifs de recyclage en matière d’emballages ménagers.

Des précisions pour les actions de communication inter-filières

Pour réduire les coûts de leurs actions de communication, les acteurs des différentes filières de la REP peuvent les mener ensemble. Pour cela, il y a une redevance à payer dont le montant, variable, est fixé chaque année par l’État.

Les tarifs de la redevance pour les actions de communication fournies pour l’année 2023 sont désormais connus. Ils sont consultables ici.

Sources :

Responsabilité élargie du producteur (REP) : des précisions à connaître ! – © Copyright WebLex

Revente de produits cosmétiques : attention à l’usage illicite de la marque !

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Une société de vente d’objets d’occasion ou neufs achète pour les revendre des échantillons et des produits cosmétiques d’une grande marque de luxe. Problème : les 1ers sont interdits à la vente et les 2ds ne sont plus très neufs… Un problème pour la société qui exploite cette marque de luxe, un détail pour la société de vente. Et pour le juge ?

Vente d’échantillons et de parfums (presque) neufs : ça passe, non ?

Une société, qui a pour activité la vente de tous objets, d’occasion ou neufs, rachète à une femme des produits cosmétiques d’une marque de luxe.

Voyant ses produits ainsi revendus, la société de luxe assigne la société de vente pour usage illicite de sa marque. Pourquoi ? Parce que la société vend des échantillons et des produits dont le film plastique a été retiré, voire dont le contenu a été partiellement utilisé.

Le cas des échantillons

« Et alors ? », s’étonne la société de vente, qui rappelle que pour qu’il y ait un usage illicite de sa marque, la société de luxe doit justifier que cet usage porte atteinte ou est susceptible de porter atteinte aux fonctions de sa marque, et en particulier à celle qui consiste à garantir aux consommateurs la provenance des produits vendus.

Or ici, ce n’est pas la revente de quelques échantillons qui va porter atteinte à quoi que ce soit !

De plus, en mettant en circulation ces échantillons, qui ont un but commercial, la société de luxe a consenti leur mise dans le commerce. À partir de ce moment, elle a perdu toute maîtrise sur leur circulation, et la mention « ne peut être vendu » inscrite sur les échantillons ne change rien.

« Faux ! », tranche le juge qui rappelle le principe selon lequel le titulaire d’une marque détient un droit exclusif de consentir, ou pas, à la mise sur le marché du produit qui revêt sa marque. Un droit qui s’épuise, en effet, dès la 1re commercialisation de ce produit avec son consentement.

Sauf qu’ici, il s’agit d’échantillons gratuits. Lorsqu’ils sont donnés aux consommateurs, cela ne constitue pas une mise sur le marché du produit. Par conséquent, le droit exclusif du titulaire de la marque existe toujours et la société de vente n’a pas le droit de vendre ces produits librement.

Le cas des produits sans emballage ou utilisés

« D’accord », consent la société de vente, mais cette règle ne s’applique pas aux produits mis en circulation par la société de luxe, qui pourtant lui reproche leur revente.

« Et pour cause ! », s’insurge la société de luxe : les produits revendus sont dépourvus de leur emballage et même, pour certains, déjà partiellement utilisés ! Ils sont donc altérés et cette situation nuit à l’image de luxe que s’est construite la société !

« Quelle altération ? », se défend la société de revente. Bien sûr le titulaire d’une marque peut s’opposer à la revente d’un produit, mais il doit prouver son altération, c’est-à-dire une dégradation de ses qualités. Or ce n’est pas parce qu’il a été « un peu » utilisé, voire pas du tout pour certains, que le produit est altéré !

« Faux à nouveau ! », tranche le juge. Certes un titulaire de marque doit avoir un motif légitime pour s’opposer à la revente d’un produit qui a été commercialisé de manière licite, par exemple une modification ou une altération.

Mais ici, il ne s’agit pas de n’importe quel type de produit : en matière de parfums et de cosmétiques, leur utilisation conduit, de fait, à leur altération. À défaut de prouver qu’ils n’ont jamais été utilisés auparavant, l’interdiction de revente est parfaitement justifiée !

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Outre-mer : les nouveautés 2024 (fiscales et sociales) à connaître

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Voici un panorama des principales nouvelles dispositions juridiques, fiscales et sociales qui vont impacter, en 2024, les entreprises situées et exerçant leurs activités dans les collectivités et départements d’outre-mer. Au programme notamment : avantages fiscaux « Girardin », zone franche d’activité, octroi de mer, aides à la mobilité, réforme des retraites, etc.

Du nouveau pour les avantages fiscaux liés aux investissements en outre-mer

Concernant les investissements immobiliers

Crédit d’impôt en faveur des investissements productifs neufs réalisés en outre-mer

Sous conditions, les entreprises peuvent bénéficier d’un crédit d’impôt à raison des investissements productifs neufs qu’elles réalisent dans un département d’outre-mer.

Jusqu’à présent, sous peine de remise en cause de l’avantage fiscal, lorsque l’investissement prenait la forme d’une construction d’immeuble ou de l’acquisition d’un immeuble à construire, l’immeuble devait être achevé dans les 2 ans suivant la date à laquelle les fondations étaient achevées.

La loi de finances pour 2024 porte ce délai à 3 ans (applicable aux immeubles dont les fondations sont achevées à compter du 1er janvier 2021).

Crédit d’impôt en faveur des organismes HLM

Certains organismes HLM peuvent bénéficier d’un crédit d’impôt à raison de l’acquisition ou de la construction de logements neufs dans les départements d’outre-mer, sous réserve de réunir toutes les conditions requises.

Il en est de même, sous conditions, pour l’acquisition de logements anciens achevés depuis plus de 20 ans faisant l’objet de travaux de réhabilitation offrant à terme des performances techniques voisines de celles des logements neufs ou permettant leur confortation contre le risque sismique ou cyclonique.

La loi de finances pour 2024 apporte 2 modifications :

  • elle ouvre l’avantage fiscal aux opérations de travaux permettant d’acquérir des performances non seulement techniques, mais aussi énergétiques et environnementales voisines de celles des logements neufs ;
  • dans le cas d’immeubles à construire, le délai d’achèvement de 2 ans pour bénéficier de l’avantage fiscal est porté à 3 ans (pour les immeubles dont les fondations sont achevées à compter du 1er janvier 2021).

Réduction d’impôt accordée au titre de certains investissements réalisés outre-mer

Il est possible de bénéficier d’une réduction d’impôt sur le revenu à raison de l’acquisition ou de la construction de logements neufs dans les départements d’outre-mer, à Saint-Pierre-et-Miquelon, en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie française, à Saint-Martin, à Saint-Barthélemy et dans les îles Wallis et Futuna.

Ouvrent droit à cet avantage fiscal, notamment, les travaux de rénovation ou de réhabilitation de logements achevés depuis plus de 20 ans détenus par des organismes HLM et situés sur l’île de Tahiti, dans les communes de Nouméa, Dumbéa, Païta, Le Mont-Dore, Voh, Koné et Pouembout et à Saint-Martin, permettant aux logements d’acquérir des performances techniques proches de celles des logements neufs. À défaut, il doit s’agir de travaux de confortation contre les risques sismiques ou cycloniques.

La loi de finances pour 2024 supprime la condition de localisation sur l’île de Tahiti, dans les communes de Nouméa, Dumbéa, Païta, Le Mont-Dore, Voh, Koné et Pouembout et à Saint-Martin (cette suppression s’applique aux travaux de rénovation ou de réhabilitation pour lesquels une déclaration préalable de travaux ou une demande de permis de construire est déposée à compter du 1er janvier 2024).

Concernant les autres investissements

Les avantages fiscaux dits « Girardin » qui visent les investissements productifs neufs en outre-mer sont encore aménagés :

  • Sont désormais exclus de ces dispositifs :
    • les activités de location de meublés de tourisme (sauf meublés de tourisme classés si l’exploitant fournit le petit-déjeuner, le nettoyage et le linge et assure la réception de la clientèle et sauf s’il s’agit de chambres d’hôtes) ;
    • les investissements donnés en location ou mis à la disposition de ménages ou de syndicats de copropriétaires ;
    • les achats de véhicules de tourisme qui ne sont pas strictement indispensables à l’exercice d’une activité aquacole, agricole, sylvicole ou minière.
  • Sont désormais éligibles :
    • les travaux de réhabilitation lourde d’immeubles autres que ceux à usage d’habitation, lorsque ces travaux constituent des éléments de l’actif immobilisé ;
    • les achats de véhicules de tourisme qui émettent une quantité de CO²/km inférieure ou égale à 117 grammes qui sont exploités dans le cadre d’une activité de location de courte durée (2 mois maximum) au profit de particuliers ou de transport public de voyageurs ;
    • les investissements portant sur des installations de production d’électricité utilisant l’énergie radiative du soleil (sous conditions) ;
    • les investissements consistant en l’achat de friches hôtelières ou industrielles faisant l’objet de travaux de réhabilitation lourde (sous conditions).

Du nouveau pour les zones franches d’activité en outre-mer

Sous conditions, les bénéfices des entreprises qui proviennent d’exploitation en zone franche situées en Guadeloupe, en Guyane, en Martinique, à Mayotte ou à La Réunion peuvent faire l’objet d’un abattement pour le calcul de l’impôt, fixé à 50 %, l’avantage fiscal étant plafonné à 150 000 € par exercice.

Ce taux et cette limite sont portés, respectivement, à 80 % et 300 000 € pour les bénéfices qui :

  • proviennent d’exploitations situées en Guyane et à Mayotte ;
  • proviennent d’exploitations situées en Guadeloupe, en Martinique ou à La Réunion, sous réserve qu’elles exercent leur activité principale dans l’un des secteurs suivants :
    • recherche et développement ;
    • technologies de l’information et de la communication ;
    • tourisme, y compris les activités de loisirs et de nautisme qui s’y rapportent ;
    • agro-nutrition ;
    • environnement ;
    • énergies renouvelables ;
    • bâtiments et travaux publics ;
    • transformation de produits destinés à la construction ;
    • production cosmétique et pharmaceutique ;
    • industrie, pour les exercices ouverts à compter du 1er janvier 2024 ;
    • réparation et maintenance navale, pour les exercices ouverts à compter du 1erjanvier 2024 ;
    • édition de jeux électroniques, pour les exercices ouverts à compter du 1er janvier 2024 ; 
  • proviennent d’exploitations situées en Guadeloupe, en Martinique ou à La Réunion qui bénéficient du régime du perfectionnement actif, sous réserve qu’au moins 1/3 de leurs chiffres d’affaires proviennent d’opérations portant sur des marchandises ayant bénéficié de ce régime au titre de l’exercice au cours duquel l’abattement est pratiqué.

Octroi de mer : une exonération reconduite

Dans les départements d’outre-mer (Guadeloupe, Guyane, Martinique, Mayotte et La Réunion), les importations de biens et les livraisons de biens vendus par les personnes qui les ont produits sont soumises à une taxe dénommée « octroi de mer ».

Un dispositif transitoire spécifique applicable en Martinique et en Guadeloupe exonère de l’octroi de mer, sous conditions, les ventes hors taxes au bénéfice des croisiéristes (sauf s’il s’agit de tabacs manufacturés, de biens pour lesquels la sortie du territoire de Guadeloupe ou de Martinique est prohibée, de biens qui ne sont pas destinés aux besoins propres d’un particulier).

De la même manière, ces opérations sont exonérées de la TVA et ouvrent droit à déduction dans les mêmes conditions que si elles étaient soumises à la TVA. Elles sont également exonérées de l’accise sur les alcools et de l’accise sur les tabacs.

Il est prévu que ce dispositif transitoire, désormais soumis au respect des conditions prévues par le règlement général relatif aux aides de minimis, prenne fin au 1er janvier 2027 au lieu du 1er janvier 2026.

Aides financières à la mobilité

Formation initiale ou professionnelle

La loi de finances pour 2024 remplace, à compter du 1er septembre 2024, l’actuel « passeport pour la mobilité en stage professionnel » par une nouvelle aide dénommée « passeport pour la mobilité de la formation en sites partagés » en vue d’aider au financement des titres de transport et des frais d’installation.

Ce dispositif est ouvert aux personnes ayant leur résidence habituelle en Guadeloupe, en Guyane, à la Martinique, à Mayotte, en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie française, à La Réunion, à Saint-Barthélemy, à Saint-Martin, à Saint-Pierre-et-Miquelon et à Wallis-et-Futuna, qui suivent une formation initiale ou professionnelle dont une partie doit être effectuée en mobilité.

L’aide concourt au financement des titres de transport pour se rendre sur le site où se déroule la partie de formation en mobilité. Elle peut concourir au financement des frais d’installation et peut comporter une indemnité mensuelle.

Extension du champ de la continuité territoriale en Outre-Mer

Pour mémoire, il existe différents dispositifs ayant pour objet de faciliter les déplacements entre les collectivités d’outre-mer et la métropole, destinés aux particuliers et aux sociétés domiciliés en outre-mer.

La loi de finances pour 2024 instaure 3 nouveaux dispositifs d’aides :

  • le passeport pour l’installation professionnelle en outre-mer, destiné à accompagner les projets individuels d’installation professionnelle ;
  • le passeport pour la mobilité des actifs salariés, destiné aux sociétés en vue de financer la formation professionnelle de leurs salariés ;
  • le passeport pour la mobilité des entreprises innovantes, destiné au financement de tout ou partie du coût des titres de transport liés à certains déplacements professionnels nécessaires au développement de l’activité d’une entreprise innovante.

 Mesures spéciales intéressant Mayotte

Mise en place de la déclaration sociale nominative (DSN)

Il est désormais prévu que les dispositions relatives à la déclaration sociale nominative (DSN) sont applicables à Mayotte, sous réserve des adaptations suivantes :

  • le plafond mensuel de Sécurité sociale est celui en vigueur à Mayotte ;
  • la caisse de Sécurité sociale de Mayotte est l’organisme de Sécurité sociale destinataire des déclarations sociales et chargé des dispositions relatives à la correction d’erreurs ou d’anomalies.

Réforme des retraites

La loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024 maintient l’âge de départ en retraite pour inaptitude à 62 ans. Cependant, elle créée, à l’instar du régime général, un nouvel âge de départ anticipé à la retraite pour Mayotte.

Cet âge anticipé, fixé à 62 ans, s’applique aux assurés reconnus inaptes au travail, aux assurés qui touchent une pension d’invalidité et aux assurés bénéficiaires de l’allocation pour adulte handicapé (AAH).

En outre, l’âge d’annulation de la décote est maintenu à 67 ans.

Ces dispositions s’appliquent aux pensions ayant pris effet au 1er septembre 2023.

Sécheresse et aides financières

Le département de Mayotte est confronté à des difficultés importantes de sécheresse depuis de nombreuses années. Dans ce cadre, un dispositif d’aide aux entreprises de tous les secteurs touchés par cette crise a été mis en place.

Cette aide financière, versée pour la période du 1er septembre 2023 au 30 novembre 2023, peut être prolongée pour la période du 1er décembre 2023 au 31 janvier 2024 par arrêté.

Mesures spéciales intéressant Saint Pierre et Miquelon

Réforme des retraites

Désormais, à Saint-Pierre-et-Miquelon, l’âge légal de départ à la retraite est fixé à 64 ans pour les assurés nés à compter du 1er janvier 1970 (au lieu du 1er janvier 1968 dans le régime général).

Cette disposition s’applique rétroactivement aux pensions de retraite prenant effet au 1er septembre 2023.

En outre, sont désormais applicables et adaptés au régime de retraite local, à Saint-Pierre-et-Miquelon :

  • depuis le 1er septembre 2023, les conditions d’âge, de durée d’assurance et de périodes reconnues équivalentes prévues pour le départ à la retraite sans décote (67 ans) ;
  • depuis le 1er septembre 2023, le dispositif de cumul emploi-retraite (issu de la réforme des retraites 2023) ;
  • depuis le 1er septembre 2023, le dispositif de retraite progressive (issu de la réforme des retraites 2023), sauf pour les exploitants agricoles ;
  • depuis le 1er janvier 2024, la pension d’orphelin (issu de la réforme des retraites 2023) ;
  • pour les pensions qui ont pris effet au 1er septembre 2023, la surcote parentale (issue de la réforme des retraites 2023) ;
  • depuis le 1er janvier 2024, les dispositions permettant aux élus locaux de racheter des trimestres au titre des périodes pendant lesquelles ils exerçaient leur mandat.

Des mesures transitoires sont prévues :

  • pour le cumul emploi retraite : les assurés relevant du régime de retraite de Saint-Pierre-et-Miquelon en situation de cumul emploi-retraite au 1er janvier 2024 continuent de bénéficier de ce dispositif dans les conditions en vigueur antérieurement à la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024 ;
  • pour la retraite progressive : les assurés du régime des non-salariés agricoles qui bénéficient d’une retraite progressive au 1er septembre 2023 continuent d’en bénéficier dans les conditions antérieures à la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024 (la liquidation de la pension complète ne peut toutefois être obtenue que lorsque ces assurés remplissent les conditions d’âge et de durée d’assurance résultant de la réforme des retraites, sous réserve des spécificités prévues pour le régime de retraite de Saint-Pierre-et-Miquelon).

Contribution à la formation professionnelle

Le droit en vigueur jusqu’alors prévoyait qu’en l’absence de dispositions particulières et à partir de 2024, les règles de droit commun s’appliqueraient concernant le recouvrement de la contribution à la formation professionnelle pour les entreprises situées à Saint-Pierre-et-Miquelon.

La loi de finances pour 2024 prolonge cependant le régime propre à Saint-Pierre-et-Miquelon jusqu’au 31 décembre 2025.

Il en résulte que les employeurs concernés s’acquitteront de la contribution à la formation professionnelle par le versement de 0,55 % du montant du revenu d’activité retenu pour le calcul des cotisations sociales, quel que soit l’effectif de l’entreprise (moins de 11 salariés ou 11 salariés et plus).

Participation des employeurs à l’effort de construction

Action Logement est l’organisme qui pilote la participation des employeurs à l’effort de construction (PEEC). Son rôle principal est d’aider les salariés dans leur projet d’accession à la propriété et à l’emploi et de participer au financement de la construction et de la rénovation de logements sociaux et intermédiaires.

La loi de finances pour 2024 étend le périmètre du groupe Action logement à Saint-Martin et Saint-Pierre-et-Miquelon, dans des conditions qui seront prévues par une convention entre l’État, Action logement et chacune des collectivités concernées.

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Les contrats des places de marché en ligne passés au crible

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La protection des consommateurs est un axe important du droit français. Une attention particulière est portée au fait que les relations entre professionnels et consommateurs ne soient pas déséquilibrées. Pour se faire, les contrats proposés par certains services peuvent faire l’objet de contrôles, ce qui a été le cas pour les places de marché en ligne. Pour quels résultats ?

Attention aux clauses inadaptées dans les contrats des places de marché en ligne

La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), entre autres missions, veille au respect des règles liées à la consommation et s’assure que les droits des consommateurs sont bien respectés.

Pour atteindre cet objectif elle a récemment mis en lumière le travail de la Commission des clauses abusives, organisme veillant à l’équilibre des contrats entre professionnels et consommateurs.

Récemment, ce sont les places de marchés en ligne qui ont vu leurs contrats attentivement étudiés par la Commission.

64 contrats ont été passés au crible à l’occasion de ces contrôles, et il en ressort un usage important de clauses considérées comme abusives.

On retrouve parmi celles-ci :

  • des clauses rendant le contrat peu compréhensible du fait d’éléments manquants, erronés ou non à jour ;
  • des clauses limitant les recours du consommateur, notamment en désignant une juridiction étrangère comme seule compétente en cas de litige ;
  • des clauses de déresponsabilisation de la plateforme et des vendeurs professionnels.

De ce fait la Commission s’est rapprochée des professionnels concernés afin de leur recommander la suppression des clauses problématiques. Mais les recommandations de cette dernière n’étant pas contraignantes, il reste nécessaire que chacun soit vigilant au moment de contracter.

Les contrats des places de marché en ligne passés au crible – © Copyright WebLex

Lois de finances pour 2024 : les nouveautés en matière de contrôle fiscal et social

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Comme chaque année, les lois de finances modifient les règles en matière de contrôle social et fiscal. Outre la création de nouveaux délits et l’introduction de peines complémentaires, ces lois renforcent également les pouvoirs de contrôle et d’investigation des agents des différentes administrations. Focus.

Les nouveautés en matière de contrôle fiscal

  • Le délit de mise à disposition d’instruments de facilitation de la fraude fiscale

Il s’agit d’un nouveau délit créé par la loi de finances pour 2024.

Concrètement, la mise à disposition, gratuitement ou à titre onéreux, d’un ou de plusieurs moyens, services, actes ou instruments juridiques, fiscaux, comptables ou financiers ayant pour but de permettre à un ou plusieurs tiers de se soustraire frauduleusement à l’établissement ou au paiement des impôts est punie de 3 ans d’emprisonnement et de 250 000 € d’amende.

Les moyens, actes, services ou instruments visés dans le cadre de ce délit consistent en :

  • l’ouverture de comptes ou la souscription de contrats auprès d’organismes établis à l’étranger ;
  • l’interposition de personnes physiques ou morales ou d’organismes, de fiducies ou d’institutions comparables établis à l’étranger ;
  • la fourniture d’une fausse identité, de faux documents, ou de toute autre falsification ;
  • la mise à disposition ou la justification d’une domiciliation fiscale fictive ou artificielle à l’étranger ;
  • la réalisation de toute autre manœuvre destinée à égarer l’administration.

Lorsque la mise à disposition de ces moyens, actes, services ou instruments est commise en utilisant un service de communication au public en ligne, les peines sont portées à 5 ans d’emprisonnement et 500 000 € d’amende.

  • La peine complémentaire de privation d’avantages fiscaux

Les personnes qui se sont frauduleusement soustraites ou ont tenté de se soustraire frauduleusement à l’établissement ou au paiement total ou partiel des impôts, soit qu’elles aient volontairement omis de faire leur déclaration dans les délais prescrits, soit qu’elles aient volontairement dissimulé une part des sommes sujettes à l’impôt, soit qu’elles aient organisé leur insolvabilité ou mis obstacle par d’autres manœuvres au recouvrement de l’impôt, soit en agissant de toute autre manière frauduleuse, sont passibles, indépendamment des sanctions fiscales applicables, d’une peine d’emprisonnement de 5 ans et d’une amende de 500 000 €, dont le montant peut être porté au double du produit tiré de l’infraction.

Dans certaines circonstances (par exemple lorsque les faits ont été commis en bande organisée), ces peines peuvent être portées à 7 ans d’emprisonnement et à 3 M€ d’amende.

Les personnes condamnées au titre de ces infractions peuvent être privées des droits civiques, civils et de famille.

La loi de finances pour 2024 ajoute une peine complémentaire à la liste. Désormais, les personnes coupables du délit exposé plus haut, du recel de ce délit ou de son blanchiment peuvent également être privées du droit à l’octroi de réductions ou de crédits d’impôt sur le revenu ou d’impôt sur la fortune immobilière, pour une durée ne pouvant excéder 3 ans à compter de l’imposition des revenus de l’année qui suit celle de la condamnation.

  • Contrôle fiscal et nouvelles technologies

La loi de finances pour 2020 a lancé une expérimentation, pour une durée de 3 ans visant à autoriser les services fiscaux et les douanes, à collecter et exploiter au moyen de traitements informatisés et automatisés n’utilisant aucun système de reconnaissance faciale, les contenus librement accessibles sur les sites internet pour rechercher les éléments pouvant révéler l’existence de certains manquements aux règles fiscales et douanières.

Cette expérimentation est prolongée pour une durée de 2 ans.

En outre, la loi de finances pour 2024 précise que pour les besoins de la recherche ou de la constatation de certains manquements, les agents des finances publiques ayant au moins le grade de contrôleur des finances publiques et spécialement habilités peuvent réaliser, sous pseudonyme, certains actes (par exemple, participer à des échanges électroniques, y compris avec les personnes susceptibles d’être incriminées), sans être pénalement responsables.

  • L’injonction de mise en conformité fiscale

Dorénavant, les agents habilités de l’administration fiscale ayant au moins le grade d’inspecteur des finances publiques peuvent, lorsqu’ils constatent qu’un assujetti à la TVA non établi dans l’Union européenne qui fournit des services par voie électronique par l’intermédiaire d’une interface en ligne ne déclare pas la TVA due en France et, de manière répétée ne la paie pas, lui adresser une demande motivée de se conformer à ses obligations dans un délai de 30 jours.

Passé ce délai, à défaut de réponse ou de mise en conformité, les agents adressent au contrevenant une mise en demeure de se conformer à ses obligations dans un délai de 30 jours et l’informent qu’ils peuvent, dans un délai qui ne peut être inférieur à 48h :

  • demander à tout fournisseur de moteur de recherche en ligne de cesser le classement de ces interfaces en ligne pour une durée de 4 mois, renouvelable une fois ;
  • demander à tout fournisseur de comparateur en ligne de cesser le référencement de ces interfaces en ligne pour une durée de 4 mois, renouvelable une fois ;
  • demander à toute personne dont l’activité consiste à offrir des services de communication au public en ligne ou à mettre à disposition du public par des services de communication en ligne le stockage de signaux, d’écrits, d’images, de sons ou de messages, de prendre toute mesure utile destinée à en limiter l’accès pour une durée de 4 mois, renouvelable une fois.

 

  • La procédure de contrôle fiscal

Lieu de la vérification de comptabilité

Par principe, une vérification de comptabilité a lieu dans les locaux où est tenue la comptabilité de l’entreprise et où sont conservés les documents comptables. D’une manière générale, cette vérification de comptabilité a donc lieu dans les locaux de l’entreprise.

Il a toujours été admis qu’une vérification de comptabilité puisse se tenir dans un autre lieu, sous réserve d’une demande de la part de l’entreprise, acceptée par les services de l’administration fiscale en charge de la vérification de comptabilité.

La loi de finances consacre cet état de fait et l’aménage.

Procédure de visite et de saisie

À la suite de plusieurs décisions de justice divergentes quant à l’autorisation d’une visite domiciliaire en raison de fraudes de grande ampleur au crédit d’impôt recherche, la loi de finances pour 2024 est venue clarifier la situation en inscrivant expressément la mention de la fraude aux crédits d’impôt institués au bénéfice d’entreprise.

Ainsi, le champ des présomptions de fraude dans le cadre de la mise en œuvre d’une visite domiciliaire par l’administration fiscale est étendu aux cas où il existe des doutes sur le fait qu’une entreprise souscrit des déclarations inexactes en vue de bénéficier de crédits d’impôt sur les bénéfices.

  • Les aviseurs fiscaux

Les « aviseurs fiscaux », c’est-à-dire les personnes qui fournissent un renseignement à l’administration fiscale ayant amené à la découverte d’un manquement aux règles en matière de fiscalité internationale ou de TVA, peuvent être indemnisés.

Cette mesure a été étendue, à titre expérimental et jusqu’au 31 décembre 2023, aux agissements, manquements ou manœuvres susceptibles d’être sanctionnés par les pénalités les plus graves, lorsque le montant estimé des droits éludés est supérieur à 100 000 €.

Ce dispositif d’indemnisation des aviseurs fiscaux est finalement pérennisé.

Les nouveautés en matière de contrôle social

  • Les délits d’incitation et de facilitation à la fraude sociale

Un délit dit de « facilitation à la fraude sociale » a été créé par la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024.

Il s’entend comme le fait de mettre en place, par divers moyens, des dispositifs incitant un ou plusieurs tiers à se soustraire à la réglementation sociale applicable.

La commission de ce nouveau délit est passible de 3 ans d’emprisonnement de 250 000€ d’amende. En cas de circonstances aggravantes, notamment en cas d’incitation publique ou de commission en bande organisée, ces peines peuvent être aggravées.

Au-delà de cette nouveauté, la loi vient également préciser ce qu’il faut entendre en matière « d’incitation à la fraude sociale », infraction déjà existante.

Ainsi, l’incitation à la fraude sociale est notamment constituée par le fait d’inciter autrui à se soustraire à l’obligation de s’affilier à un organisme de sécurité sociale, à celle de déclarer et / ou de payer des cotisations ou contributions normalement dues, à obtenir frauduleusement le versement de prestations et / ou d’avantages sociaux ou enfin, à refuser de se conformer plus généralement aux prescriptions de la législation en matière sociale.

Ce délit d’incitation à la fraude sociale est réprimé par une peine de 2 ans d’emprisonnement et de 30 000€ d’amende.

  • Lutte contre la fraude aux arrêts de travail

Objectif affiché par la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024 : renforcer la lutte contre la fraude aux arrêts de travail.

C’est pourquoi, s’agissant du contrôle des arrêts de travail, elle modifie le régime de la mise sous accord préalable.

Pour rappel, cette procédure peut être déclenchée en cas d’émission d’un volume d’arrêts de travail supérieur à ceux d’autres professionnels de santé du ressort de la même Agence régionale de santé ou du même organisme local d’assurance maladie.

Elle a pour objet de soumettre à l’accord préalable du service du contrôle médical, pour une durée maximum de 6 mois, la couverture d’actes, produits ou prestations figurant sur les listes de remboursement.

Dans ce contexte, à compter du 1er février 2024, la loi supprime l’avis de la commission des pénalités financières qui subordonnait, jusqu’alors, la possibilité de soumettre les professionnels de santé à la mise sous accord préalable.

Notez également que la loi de financement précise qu’une pénalité ne sera désormais due qu’en cas de fraude établie aux arrêts de travail, en cas de récidive après au moins 2 périodes de mises sous accord préalable ou lorsque le professionnel de santé ou le centre de santé n’atteint pas l’objectif de réduction des prescriptions.

Désormais, les centres de santé et les sociétés de téléconsultation sont donc aussi concernés par le paiement de la pénalité, le cas échéant.

  • Extension des pouvoirs d’investigation et de communication des agents de contrôle

Pour parachever la lutte contre la fraude sociale, la loi de financement de la sécurité sociale pour 2024 renforce les moyens mis à disposition des agents en charge de la lutte contre la fraude.

À ce titre, les pouvoirs d’investigation et de communication des agents de l’État et des organismes de sécurité sociale sont étendus : ils sont désormais fondés à échanger tout document ou renseignement utile à rechercher et qualifier la fraude sociale sans que ne puisse leur être opposé le secret professionnel.

Ce droit de communication est également étendu, dans cette même dimension, aux agents de contrôle des organismes du régime général, des caisses de MSA (mutualité sociale agricole) et de Pôle Emploi.

Ces mêmes agents peuvent également mener des investigations en ligne et procéder à des auditions et des enquêtes.

  • Abus de droit

Enfin, la procédure d’abus de droit fait l’objet des aménagements suivants :

  • depuis le 1er janvier 2024, le comité des abus de droit est supprimé ;
  • la période contradictoire peut être prolongée (de 30 à 60 jours) ce qui, jusqu’alors, n’était pas possible dans le cadre d’une procédure d’abus de droit ;
  • les organismes de recouvrement ne sont pas tenus par la qualification donnée par la personne contrôlée aux faits qui leur sont soumis.

Lois de finances pour 2024 : les nouveautés en matière de contrôle fiscal et social – © Copyright WebLex

Lois de finances pour 2024 : les principales nouveautés pour les entreprises

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La loi de finances pour 2024 et la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024 ont toutes les deux été publiées fin décembre 2023. Comme tous les ans, elles contiennent de nombreuses mesures qui intéressent toutes les entreprises, quel que soit leur secteur d’activité. Voici un résumé des mesures principales à retenir.

Les mesures fiscales

  • Jeunes entreprises innovantes

Pour rappel, le statut de « jeune entreprise innovante » (JEI) permet aux entreprises éligibles de bénéficier d’avantages fiscaux et sociaux, notamment d’une exonération temporaire d’impôt sur les bénéfices.

D’abord, la loi de finances pour 2024 met un terme à cette exonération temporaire d’impôt pour les JEI crées depuis le 1er janvier 2024.

Ensuite, elle aménage l’une des 5 conditions d’éligibilité requises pour accéder à ce statut.

Plus précisément, et jusqu’à présent, l’entreprise qui souhaitait bénéficier de ce statut devait répondre à l’un des critères suivants :

  • réaliser des dépenses de recherche (telles qu’entendues dans le cadre du crédit d’impôt recherche) représentant au moins 15 % des charges déductibles de l’exercice au cours duquel elles sont engagées ;
  • ou être dirigée ou détenue directement à hauteur de 10 % au moins, seuls ou conjointement, par des étudiants, des personnes titulaires depuis moins de 5 ans d’un diplôme de master ou de doctorat, ou des personnes affectées à des activités d’enseignement ou de recherche, ayant pour activité principale la valorisation de travaux de recherche auxquels ces dirigeants ou ces associés ont participé, au cours de leur scolarité ou dans l’exercice de leurs fonctions, au sein d’un établissement d’enseignement supérieur habilité à délivrer un diplôme conférant au moins le grade de master.

Désormais, l’entreprise peut également remplir cette condition si elle réalise des dépenses de recherches représentant entre 5 et 15% des charges, à l’exception des pertes de change et des charges nettes sur cessions de valeur mobilières de placement, fiscalement déductibles au titre de cet exercice et qu’elle satisfait à des indicateurs de performance économique (qui restent à définir).

  • Dispositifs zonés

La loi de finances pour 2024 entend proroger de nombreux dispositifs fiscaux qui visent à soutenir certaines entreprises, implantées dans des territoires en difficulté ou soumises à des contraintes spécifiques.

Ainsi, par exemple, sont prolongées les exonérations d’impôt existantes dans les bassins urbains à redynamiser (BER), les zones de développement prioritaire (ZDP), les zones de revitalisation rurale (ZRR), etc.

Dans le même temps, elle vient créer deux nouvelles zones : les zones France Ruralités Revitalisation (FRR) et France Ruralités Revitalisation « plus » (FRR « plus ») qui remplaceront, à partir du 1er juillet 2024, les zones de revitalisation rurale (ZRR) et les zones de revitalisation des commerces en milieu rural (ZoRCoMiR).

Toutes conditions remplies, les personnes qui, entre le 1er juillet 2024 et le 31 décembre 2029, créent ou reprennent des activités industrielles, commerciales, artisanales ou professionnelles dans ces zones vont pouvoir bénéficier d’une exonération temporaire d’impôt sur les bénéfices, ainsi que d’une exonération de cotisation foncière des entreprises et de taxe foncière.

  • Taux réduit d’IS pour certains locaux en vue de leur transformation

Certaines plus-values nettes imposables qui résultent de la vente d’un local à usage de bureau, à usage commercial ou industriel, ou d’un terrain à bâtir par une personne morale soumise à l’impôt sur les sociétés (IS) bénéficient, toutes conditions remplies, d’un taux réduit d’IS (19 %), dès lors que la société acheteuse s’engage, dans les 4 ans suivant la date de clôture de l’exercice au cours duquel l’achat est intervenu :

  • soit à transformer le local acquis en habitation ;
  • soit, en cas d’achat d’un terrain à bâtir, à y construire des locaux à usage d’habitation.

Entre autres aménagements, la loi de finances pour 2024 porte le délai de 4 ans à 6 ans pour les opérations d’aménagement créant une emprise au sol supérieure ou égale à 20 000 m².

  • Intégration fiscale

Le principe de l’intégration fiscale réside dans une simple équation : le résultat du groupe formé entre une holding et une ou plusieurs filiales ne fera qu’un pour le calcul de l’impôt. Les déficits des unes viendront diminuer les bénéfices des autres. L’impôt sur les sociétés est, en effet, calculé sur un « résultat d’ensemble » du groupe.

Comme tout dispositif qui présente des avantages fiscaux, il faut respecter de nombreuses conditions, tant sur le fond que sur la forme, pour pouvoir en bénéficier.

À titre d’exemple, la société mère doit être soumise à l’impôt sur les sociétés et détenir au moins 95% (directement ou indirectement) des sociétés filiales avec lesquelles elle forme le groupe intégré fiscalement. Elle-même ne doit pas être détenue directement ou indirectement à 95 % au moins par une autre société.

Pour calculer ce taux de détention, ne sont pas retenus, dans la limite de 10 % du capital, les titres émis ou attribués :

  • dans le cadre de dispositifs de souscription ou d’achat d’actions ;
  • dans le cadre de dispositifs d’attribution gratuite d’actions ;
  • à l’occasion d’augmentations de capital réservées aux adhérents d’un plan épargne d’entreprise (PEE).

Ces exclusions ne s’appliquent plus à compter du jour de la cession de ces titres ou de la cessation de fonctions des salariés concernés.

La loi de finances pour 2024 prévoit cette mesure d’exclusion cessera également de s’appliquer :

  • à compter de l’exercice au cours duquel le détenteur des titres cesse toute fonction dans une société du groupe incluse dans le périmètre du plan d’émission ou d’attribution de ces titres, pour les exercer dans une autre société initialement incluse dans ce même périmètre, mais qui ne l’est plus au cours de cet exercice ;
  • à compter de l’exercice au cours duquel la société qui emploie le détenteur des titres sort du périmètre du plan d’émission ou d’attribution des titres.

 

  • Imposition minimale mondiale des groupes

Nouveauté de la loi de finances pour 2024 : la création d’une imposition minimale mondiale qui vise les groupes d’entreprise multinationales ainsi que les groupes nationaux.

Plus précisément, elle concerne ces groupes lorsque le chiffre d’affaires de l’exercice est égal ou supérieur à 750 M€ au cours des 2 et 4 exercices précédant l’exercice concerné.

  • Réduction d’impôt pour une mise à disposition d’une flotte de vélos

Initialement prévue pour les frais générés jusqu’au 31 décembre 2024, cette réduction d’impôt est prolongée pour 3 année supplémentaires, soit jusqu’au 31 décembre 2027.

  • TVA

Facturation électronique

S’agissant de la facturation électronique, un nouveau calendrier de déploiement de la réforme est fixé imposant, par principe, l’émission des factures sous forme électronique et la transmission des données de transaction et de paiement à compter du 1er septembre 2026. Notez qu’il est d’ores et déjà prévu qu’un décret pourra venir modifier cette date, sans pour autant pouvoir fixer une échéance postérieure au 1er décembre 2026.

De plus, ce nouveau calendrier ne s’appliquera ni aux microentreprises, ni aux PME non-membres d’un assujetti unique (au regard de la TVA) qui, elles, seront tenues d’émettre des factures sous forme électronique et de transmettre des données de transaction et de paiement à compter du 1er septembre 2027. Là encore, un décret pourra venir modifier cette date, sans pour autant pouvoir fixer une échéance postérieure au 1er décembre 2027.

Franchise en base de TVA

Par ailleurs, la loi de finances pour 2024 vient refondre le régime de franchise en base de TVA à compter du 1er janvier 2025 pour les assujettis établis en France.

Par conséquent, la franchise « classique » ainsi que celle propre à certaines professions sont revues (avocats, auteurs d’œuvres de l’esprit et artistes-interprètes).

En parallèle, un mécanisme de franchise « européenne » est créé.

Toutes conditions remplies, il ouvre la possibilité aux :

  • assujettis établis hors de France, mais dans un État membre de l’Union européenne (UE), de bénéficier de la franchise en base pour leurs livraisons de biens et leurs prestations de services réalisées en France ;
  • assujettis établis en France (ou souhaitant être rattachés à la France), de bénéficier du régime de la franchise dans un ou plusieurs États membres de l’UE autres que la France.

 

  • Taxes sur l’immatriculation des véhicules

En 1er lieu, la loi de finances pour 2024 retouche la définition des véhicules de tourisme, et notamment des véhicules de catégorie N1 : elle pose le principe selon lequel, parmi les véhicules de la catégorie N1, les véhicules de tourisme s’entendent des véhicules déterminés par décret qui, compte tenu de leur carrosserie, de leurs équipements et de leurs autres caractéristiques techniques, sont susceptibles de recevoir les mêmes usages que les véhicules relevant de la catégorie M1.

En 2nd lieu, elle actualise les tarifs des composantes « taxe sur les émissions de dioxyde de carbone » (correspondant au malus automobile) et « taxe sur la masse en ordre de marche » (correspondant au malus au poids) appliquées aux véhicules de tourisme.

  • Taxe sur l’affectation des véhicules à des fins économiques (ancienne TVTS)

Jusqu’alors, tout véhicule affecté à des fins économiques était soumis :

  • à une taxe annuelle sur les émissions de dioxyde de carbone et à une taxe annuelle sur l’ancienneté pour les véhicules de tourisme ;
  • à une taxe annuelle pour les véhicules lourds de transport de marchandises.

La loi de finances pour 2024 transforme la taxe annuelle sur l’ancienneté en taxe annuelle sur les émissions de polluants atmosphériques.

Cette même loi réaménage le tarif de la taxe annuelle sur les émissions de dioxyde de carbone.

Enfin, elle supprime dès 2025, les exonérations applicables aux véhicules qui combinent les modes de carburation avec des énergies plus propres, mais prévoit l’application d’un abattement dès lors que la source d’énergie du véhicule comprend du superéthanol (toutes conditions par ailleurs remplies).

  • Suppression de la CVAE

Dans le but d’améliorer la compétitivité des entreprises françaises, il était prévu une suppression définitive de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) en 2024.

Désormais, la loi de finances prévoit une suppression progressive de cette cotisation sur 4 ans.

La CVAE devrait donc disparaître en 2027.

  • Rapports parlementaires

La loi de finances pour 2024 prévoit que le Gouvernement devra remettre au Parlement :

  • avant le dépôt du projet de loi de finances pour 2025, un rapport sur les moyens à mettre en place pour éviter que les dépenses éligibles au crédit d’impôt recherche soient effectuées dans d’autres pays que ceux de l’Union européenne ;
  • avant le 31 décembre 2024, un rapport présentant les principaux facteurs qui influencent les impôts des entreprises. Celui-ci devra également examiner la possibilité d’accorder un droit de contrôle renforcé aux salariés sur la politique fiscale menée par l’entreprise et les modalités de mise en œuvre d’un tel dispositif ;
  • avant le 31 décembre 2024, un rapport examinant l’impact des taux réduits de l’impôt sur les sociétés par rapport aux objectifs qui leur ont été assignés.

Les mesures sociales

  • Maîtrise des coûts liés à l’allégement des cotisations sociales

Actuellement, il est prévu un allégement de certaines cotisations et contributions sociales en fonction du revenu du salarié, lorsque celui-ci ne dépasse le SMIC.

Si par définition, le montant du SMIC est évolutif et a pour objet de suivre l’inflation, la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024 propose de geler les plafonds des ressources et gains pris en compte.

Ainsi les employeurs publics et parapublics et obligatoirement affiliés à l’assurance chômage ou qui assurent eux-mêmes la charge et la gestion des allocations d’assurance chômage pour leurs salariés pourront bénéficier d’une baisse des cotisations sociales d’allocations familiales et d’assurance maladie pour les salariés dont les revenus n’excèdent pas un montant qui sera fixé par décret, non encore paru à ce jour.

Toutefois, les plafonds d’ores et déjà fixés par la loi de financement ne pourront pas être inférieur à :

  • 2,5 fois le SMIC calculé au 31 décembre 2023 pour l’allégement des cotisations d’assurance maladie ;
  • 3,5 fois le SMIC calculé au 31 décembre 2023 pour l’allégement des cotisations d’allocations familiales.

 

  • Décompte des effectifs

Pour mémoire, il existait jusqu’alors une dissonance entre les règles applicables en droit du travail et en droit de la Sécurité sociale s’agissant du décompte des effectifs salariés concernant les groupements d’employeurs.

Dans un premier temps, la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024 unifie les règles de ce décompte.

Désormais, les salariés mis à disposition d’un ou de plusieurs de ses membres par un groupement d’employeurs ne sont pas pris en compte dans l’effectif salarié du groupement. Ils sont pris en compte pour le calcul des effectifs de l’entreprise utilisatrice, sauf en ce qui concerne l’application des dispositions relatives à la tarification des risques d’accidents du travail et de maladies professionnelles (AT/MP).

Concernant la contribution supplémentaire à l’apprentissage, la loi de finances pour 2024 aménage les règles en vigueur jusqu’alors.

Pour mémoire, la réglementation rappelle que les employeurs de 250 salariés et plus doivent s’acquitter d’une contribution supplémentaire à l’apprentissage s’ils n’ont pas employé plus de 5 % d’apprentis, de salariés en contrat de professionnalisation ou encore de personnes bénéficiant d’une convention industrielle de formation par la recherche.

Sont désormais pris en compte dans ce seuil de 5 % les salariés en contrat d’apprentissage ou de professionnalisation mise à disposition par un groupement d’employeurs pour l’insertion et la qualification.

  • Versement mobilité

La loi de finances pour 2024 relève le taux plafond du versement mobilité de 0,25 points à Paris et dans les départements des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne à compter du 1er janvier 2024.

Ainsi, à compter de cette date, le taux plafond du versement mobilité est fixé à 3,20 % contre 2,95 % auparavant.

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Les nouveautés 2024 (fiscales et sociales) pour le secteur médical

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Voici un panorama des principales dispositions issues des lois de finances pour 2024 qui vont impacter les entreprises et professionnels du secteur médical et paramédical. Au programme notamment : la prise en charge des cotisations sociales, le financement de la télésurveillance médicale, de nombreuses mesures intéressant les pharmacies, etc.

Secteur médical et paramédical : prise en charge des cotisations sociales

À compter du 1er janvier 2024, il est prévu une annulation du dispositif de prise en charge des cotisations sociales sur les revenus obtenus frauduleusement par les praticiens de santé au préjudice des caisses d’Assurance maladie.

Et cette annulation pourra également s’appliquer lorsque le praticien aura fait l’objet des sanctions prévues par la législation sociale (notamment pour abus d’honoraires).

Télésurveillance médicale

La télésurveillance médicale vise des interventions associant :

  • la surveillance médicale, dont le but est l’analyse des données et des alertes transmises via des dispositifs médicaux numériques et toutes les actions nécessaires à leur mise en place, à leur paramétrage, à la formation du patient en vue de leur utilisation, à la vérification et au filtrage des alertes et lorsqu’il y en a, des activités complémentaires (comme les activités d’accompagnement thérapeutiques) ;
  • l’utilisation de dispositifs médicaux numériques (respectant la réglementation européenne) qui collectent, analysent et transmettent des données physiologiques cliniques ou psychologiques et qui émettent des alertes et, lorsqu’il y en a, des accessoires de collecte associés lorsqu’ils n’ont pas de visée thérapeutique et qu’ils ne sont ni implantables ni invasifs.

Le montant forfaitaire de l’activité de télésurveillance médicale pris en charge ou remboursé par l’assurance maladie est fixé par arrêté des ministres chargés de la santé et de la sécurité sociale.

Il comprend une base forfaitaire, déterminée en fonction des moyens humains nécessaires à la surveillance médicale et des caractéristiques des dispositifs médicaux numériques.

Cette base forfaitaire est modulée en fonction de plusieurs éléments, notamment :

  • la fréquence du suivi réalisé par l’organisation de télésurveillance médicale pour une période donnée, au regard des exigences minimales définies par le référentiel proposé par la Haute Autorité de Santé ;
  • la complexité de la prise en charge ;
  • etc.

La loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024 ajoute que cette base forfaitaire peut également être modulée en fonction d’une prise en charge antérieure au titre d’une inscription sur la liste des produits et prestations (LPP).

Spécialement pour les entreprises pharmaceutiques

Prescription de certains vaccins

Les pharmaciens d’officine vont désormais pouvoir :

  • prescrire certains vaccins (dont la liste et, le cas échéant, les personnes susceptibles de bénéficier de ces vaccins, seront déterminées par arrêté) ;
  • délivrer certains médicaments aux patients de plus de 10 ans, sans ordonnance, après réalisation d’un test (selon des modalités à définir par arrêté ministériel).

Rupture d’approvisionnement en médicaments

Une définition légale est désormais donnée à la rupture d’approvisionnement en médicaments : elle s’entend comme l’incapacité pour une pharmacie d’officine ou une pharmacie à usage intérieur de dispenser un médicament à un patient dans un délai donné (à définir par décret), qui peut être réduit à l’initiative du pharmacien lorsque la poursuite optimale du traitement le nécessite.

Des mesures sont par ailleurs prises pour pallier les difficultés d’approvisionnement de médicaments :

  • le recours à la délivrance de médicaments à l’unité ou à la délivrance conditionnelle de médicaments pourra être rendu obligatoire ;
  • en cas de risque de rupture d’approvisionnement d’un médicament d’intérêt thérapeutique majeur ou de tout vaccin utilisé en vue de provoquer une immunité active, passive ou en vue de diagnostiquer l’état d’immunité, le directeur général de l’agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé pourra, unilatéralement, prendre toute mesure de police sanitaire propre à garantir un approvisionnement approprié et continu par les titulaires et exploitants d’autorisations de mise sur le marché.

Médicaments et dispositifs spécifiques

Des aménagements sont apportés par la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024 concernant :

  • le dispositif d’accès précoce qui régit l’utilisation, à titre exceptionnel et sous conditions, de certains médicaments, dans des indications thérapeutiques précises, destinés à traiter des maladies graves, rares ou invalidantes ;
  • le dispositif d’accès compassionnel qui vise les médicaments permettant de traiter des patients souffrant de maladies sans traitement approprié, dans une indication thérapeutique donnée, sans qu’ils ne soient destinés à obtenir une autorisation de mise sur le marché en France ;
  • les médicaments d’intérêt thérapeutique majeur, à savoir les médicaments ou classes de médicaments pour lesquels une interruption de traitement est susceptible de mettre en jeu le pronostic vital des patients à court ou moyen terme, ou représente une perte de chance importante pour les patients au regard de la gravité ou du potentiel évolutif de la maladie ;
  • les dispositions générales applicables aux préparations médicales ;
  • les modalités de délivrance de médicaments génériques ;
  • les médicaments à base de cannabis (qui sont réintroduits dans la typologie légale des médicaments).

Autres mesures à noter

La loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024 aménage par ailleurs un certain nombre de dispositifs particuliers, et notamment :

  • la gratuité des préservatifs à usage externe (« préservatifs masculins ») étendue aux préservatifs à usage interne (« préservatifs féminins ») dans les mêmes conditions ;
  • la lutte contre la précarité menstruelle (couverture sous conditions des frais relatifs aux différentes catégories de protections périodiques réutilisables) ;
  • la lutte contre le cancer (expérimentation d’un parcours comprenant des bilans de condition physique, possibilité d’hospitalisation à domicile) ;
  • les parcours de soins coordonnés renforcés (qui sont désormais pérennisés) ;
  • le service de repérage, de diagnostic et d’intervention précoce (qui a pour objet de repérer les enfants de moins de 6 ans susceptibles de présenter un trouble de santé à caractère durable et invalidant de quelque nature que ce soit) ;
  • la prise en charge de la dépression post-partum ;
  • le service d’accès aux soins (qui a pour objet d’évaluer le besoin en santé de toute personne qui le sollicite, de délivrer à celle-ci les conseils adaptés et de faire assurer les soins appropriés à son état) en l’ouvrant à la psychiatrie ;
  • les modalités de rémunération des professionnels pour leur participation à la permanence des soins ;
  • la participation des chirurgiens-dentistes au dispositif de l’aide médicale urgente ;
  • les rendez-vous de prévention aux âges clés de la vie, correspondant désormais aux tranches d’âge 18-25 ans, 45-50 ans, 60-65 ans et 70-75 ans, et pour lesquels le recours aux télésoins est facilité ;
  • les transports sanitaires (prise en charge moindre possible des frais de transport sanitaire du patient dans le cas où il refuse la proposition qui lui est faite de transport partagé).

La loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024 autorise par ailleurs, à titre expérimental et pour une durée de 2 ans, le retraitement de certains dispositifs médicaux à usage unique usagés, ainsi que leur mise à disposition sur le marché et leur utilisation.

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Loi d’orientation et de programmation du ministère de la Justice 2023-2027 : quelles nouveautés ?

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Fin novembre 2023, la loi d’orientation et de programmation du ministère de la Justice 2023-2027 a été publiée. Focus sur les principales mesures qu’elle contient et qui visent spécifiquement les professionnels du droit (commissaires de justice, avocats, etc.).

Commissaires de justice : une nouvelle compétence

Au plus tard au 1er juillet 2025, la procédure de saisie des rémunérations sera déjudiciarisée et confiée aux commissaires de justice.

À cet effet, la chambre nationale des commissaires de justice va mettre en place, sous sa responsabilité, un registre numérique des saisies des rémunérations.

Avocats : une condition de diplôme aménagé

Le niveau de diplôme exigé pour accéder à la profession d’avocat est désormais le master 2 et non plus le master 1.

Réapparition de la procédure de traitement de sortie de crise

La procédure de traitement de sortie de crise, mise en place dans le cadre de la crise sanitaire liée à la propagation du coronavirus (covid-19), est réintroduite jusqu’au 21 novembre 2025 en raison du nombre important d’ouverture de procédures collectives. Cette procédure a pour objectif d’aider les petites entreprises en difficulté en restructurant rapidement leurs dettes.

Pour rappel, cette procédure est réservée aux structures de moins de 20 salariés et concerne :

  • les entreprises exerçant une activité commerciale, artisanale ou agricole ;
  • les sociétés ;
  • les indépendants et les professions libérales.

Expérimentation des tribunaux des activités économiques

Des « tribunaux des activités économiques » vont être mis en place, à titre expérimental, pour une durée de 4 ans, dans certains tribunaux de commerce (TC).

Ces tribunaux auront une compétence étendue pour traiter toutes les procédures amiables et collectives engagées par les acteurs économiques, sauf pour les professions du droit réglementées.

Notez qu’une contribution financière va voir le jour pour assurer leur fonctionnement, à la charge de la partie qui introduira l’action en justice.

Son montant sera limité à 5 % du montant des demandes cumulées au stade de l’acte introductif d’instance, dans la limite de 100 000 €.

Des précisions sur cette expérimentation sont encore attendues. À suivre…

Pour l’économie sociale et solidaire

Les entreprises relevant de l’économie sociale et solidaire poursuivant une utilité sociale sont habilitées à accueillir une personne condamnée à des travaux d’intérêt général (TIG). Un décret doit préciser cette disposition.

Par ailleurs, l’expérimentation permettant l’accueil des personnes condamnées à des TIG dans certaines sociétés à mission est prolongée de 3 ans à compter du 20 novembre 2023.

L’activation à distance des appareils connectés

Désormais, le juge peut autoriser l’activation à distance d’un appareil connecté (téléphone portable, ordinateur, etc.), à l’insu ou sans le consentement de son propriétaire ou de son possesseur, pour pouvoir le géolocaliser.

Cette possibilité est ouverte pour certaines enquêtes ou instructions (pour crimes ou délits punis d’au moins 5 ans de prison).

Notez que cette activation à distance n’est pas autorisée pour les appareils utilisés par les avocats, les parlementaires, les magistrats, les journalistes, les médecins et les commissaires de justice.

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Les nouveautés 2024 (fiscales et sociales) pour le secteur de l’immobilier

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Voici un panorama des principales nouvelles dispositions juridiques, fiscales et sociales qui vont impacter, en 2024, le secteur de l’immobilier. Au programme notamment : fiscalité de la location meublée, prêt à taux 0 et autres avances remboursables, aménagements de la taxe foncière pour certains logements, etc.

Réforme fiscale de la location meublée

Les personnes qui exercent une activité de loueur en meublé peuvent bénéficier du régime micro-BIC, qui se caractérise par sa simplicité avec l’application d’un abattement représentatif des charges (en lieu et place de la déduction des charges réellement engagées), si le chiffre d’affaires annuel procuré par cette activité ne dépasse pas un certain montant qui varie en fonction de la nature de la location meublée : location meublée « classique » ou location de meublés de tourisme :

  • pour les locations en meublé « classiques » : le seuil de chiffre d’affaires est de 77 700 € et le taux de l’abattement pour frais est de 50 % ;
  • pour les locations de meublés de tourisme : le seuil de chiffre d’affaires est de 188 700 € et le taux de l’abattement pour frais est de 71 %.

Sont considérés comme des meublés de tourisme les villas, appartements ou studio meublés, à l’usage exclusif du locataire, mis en location au profit d’une clientèle de passage qui n’y élit pas domicile et qui y effectue un séjour caractérisé par une location à la journée, à la semaine ou au mois (type Airbnb).

La loi de finances pour 2024 modifie quelque peu les choses, en venant créer un seuil spécifique applicable à la location directe ou indirecte de meublés de tourisme. Pour cette activité :

  • le seuil de chiffre d’affaires est fixé à 15 000 € ;
  • le taux de l’abattement est fixé à 30 %.

Quant aux plus ou moins-values de cession des biens affectés à l’exploitation, elles sont déterminées et imposées suivant les règles qui leur sont propres, les abattements précités étant réputés tenir compte des amortissements pratiqués selon le mode linéaire.

Précisons que les entreprises peuvent bénéficier d’un abattement supplémentaire de 21 % pour le CA correspondant à l’activité de meublé de tourisme :

  • lorsque les locaux ne sont pas situés dans des zones géographiques se caractérisant par un déséquilibre important entre l’offre et la demande de logements ;
  • et sous réserve que le CA hors taxes afférent à l’ensemble des activités de location meublée, ajusté prorata temporis le cas échéant, n’excède pas 15 000 € au cours de l’année civile précédente.

Du nouveau concernant la taxe foncière

Taxe foncière portant sur les logements situés dans les QPV

Certains logements sociaux situés dans un quartier prioritaire de la politique de la ville bénéficient, toutes conditions remplies, d’une exonération de taxe foncière sur les propriétés bâties. À l’issue de cette période d’exonération, ils bénéficient, pour le calcul de la taxe due, d’un abattement de 30 % sur la base d’imposition.

Cet abattement s’applique aux logements dont le propriétaire s’est engagé, au 1er janvier de l’année d’imposition, par contrat, sur un programme d’actions relatives à l’entretien et à la gestion du parc et ayant pour but d’améliorer la qualité du service rendu aux locataires dans les quartiers concernés.

Ce dispositif est prolongé puisque l’abattement s’appliquera aux années 2025 à 2030.

Taxe foncière et travaux de rénovation

Sont exonérés de taxe foncière sur les propriétés bâties, pendant une durée de 15 ans à compter de l’année suivant celle de l’achèvement de l’opération unique de travaux de rénovation lourde, les logements locatifs qui remplissent certaines conditions.

La durée de cette exonération est portée à 25 ans lorsque la demande d’agrément (pour la réalisation des travaux) a été déposée entre le 1er janvier 2024 et le 31 décembre 2026.

Pour les sociétés à prépondérance immobilière

Les ventes de parts ou d’actions de sociétés à prépondérance immobilière sont soumises aux droits de mutation à titre onéreux (DMTO) au taux de 5 %.

Dans le cadre du plan de lutte contre les fraudes fiscales, la loi de finances pour 2024 renforce les obligations déclaratives relatives à ces opérations.

Ainsi, les actes et déclarations portant sur une vente de parts ou d’actions de société à prépondérance immobilière doivent désormais mentionner si :

  • les parts ou actions vendues sont afférents à une société immobilière de copropriété ;
  • la vente conduit à conférer à l’acquéreur la jouissance de tout ou partie de l’immeuble détenu par la société dont les parts ou actions sont vendues ;
  • l’acquéreur a payé ou s’engage à payer des dettes contractées par la société auprès du cédant, telles que les avances en compte courant d’associés, en précisant, le cas échéant, leur montant.

Concernant les logements locatifs conventionnés

Les rapports entre propriétaires et locataires ou occupants des logements conventionnés font l’objet d’une réglementation stricte.

Dans ce type de rapports locatifs, la convention conclue entre le bailleur et l’État fixe notamment des plafonds de loyers qui sont révisés chaque année, au 1er janvier, en fonction de l’indice de référence des loyers.

La loi de finances pour 2024 ajoute que ces plafonds de loyers peuvent être augmentés par avenant, dans des conditions à fixer par décret, pour tenir compte de l’amélioration de la performance énergétique et environnementale des logements à l’issue de travaux.

Concernant les logements du secteur HLM

Supplément de loyer de solidarité

Les organismes d’habitations à loyer modéré (HLM) perçoivent des locataires des logements attribués sous condition de ressources le paiement d’un supplément de loyer de solidarité en sus du loyer principal et des charges locatives, dès lors qu’au cours du bail les ressources de l’ensemble des personnes vivant au foyer excèdent d’au moins 20 % les plafonds de ressources en vigueur pour l’attribution de ces logements.

La loi de finances pour 2024 précise que ce dispositif ne s’applique pas aux locataires de logements qui sont situés, ou qui étaient situés au moment de l’emménagement de ces locataires, dans une zone de revitalisation rurale (zone « France ruralités revitalisation » à compter du 1er juillet 2024) ou dans un quartier classé en quartier prioritaire de la politique de la ville.

Droit au maintien dans les lieux

En 1er lieu, en cas de sous-occupation du logement, l’organisme HLM, en sa qualité de bailleur, doit proposer au locataire un nouveau logement correspondant à ses besoins.

Dans les logements situés dans les zones géographiques se caractérisant par un déséquilibre important entre l’offre et la demande de logements, le locataire ayant refusé 3 offres de relogement faites par le bailleur ne bénéficie plus du droit au maintien dans les lieux. À l’expiration d’un délai de 6 mois à compter de la notification de la troisième offre de relogement, le locataire est déchu de tout titre d’occupation des locaux loués.

Mais il est toutefois prévu que cette déchéance de droit ne s’applique pas aux locataires âgés de plus de 65 ans, aux locataires présentant un handicap ou ayant à leur charge une personne présentant un tel handicap et aux locataires présentant une perte d’autonomie physique ou psychique, ou ayant à leur charge une personne présentant une telle perte d’autonomie.

Il est également prévu que cette déchéance de droit ne s’applique pas non plus, précise la loi de finances pour 2024, aux locataires de logements qui sont situés, ou qui étaient situés au moment de l’emménagement de ces locataires, dans un quartier classé en quartier prioritaire de la politique de la ville.

En 2e lieu, dans les logements locatifs sociaux appartenant aux organismes HLM ou gérés par eux et situés dans des zones géographiques se caractérisant par un déséquilibre important entre l’offre et la demande de logements, les locataires dont les ressources sont, 2 années consécutives, supérieures à 150 % des plafonds de ressources pour l’attribution des logements financés par des prêts locatifs sociaux n’ont plus le droit au maintien dans les lieux à l’issue d’un délai de 18 mois à compter du 1er janvier de l’année qui suit les résultats de l’enquête faisant apparaître, pour la deuxième année consécutive, des ressources supérieures à 150 % de ces plafonds.

Ce dispositif ne s’applique pas aux locataires qui, l’année suivant les résultats de l’enquête faisant apparaître, pour la deuxième année consécutive, des ressources supérieures à 150 % des plafonds de ressources, atteignent leur 65e anniversaire et aux locataires présentant un handicap ou ayant à leur charge une personne présentant un tel handicap.

Il ne s’applique pas non plus aux locataires de logements situés dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville ou, ajoute la loi de finances pour 2024, aux locataires de logements qui étaient situés, au moment de l’emménagement de ces locataires, dans un quartier classé en quartier prioritaire de la politique de la ville.

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Les nouveautés 2024 (fiscales et sociales) pour le secteur agricole

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Voici un panorama des principales nouvelles dispositions juridiques, fiscales et sociales qui vont impacter, en 2024, les entreprises et entrepreneurs du secteur agricole. Au programme notamment : incitation à la fraude sociale, aménagements de l’impôt sur les bénéfices agricoles, crédits d’impôt, etc.

Secteur agricole : les nouveautés fiscales

Voici les principales mesures à retenir :

  • le seuil retenu pour l’imposition obligatoire des bénéfices agricoles selon un régime réel d’imposition est porté de 91 900 € à 120 000 €, toujours déterminé sur 3 années consécutives ;
  • l’abattement dont bénéficient les jeunes agriculteurs (soumis à un régime réel d’imposition et qui perçoivent des aides à l’installation) sur leur bénéfice imposable est revu à la hausse ;
  • le barème de calcul de la déduction pour épargne de précaution est également revu à la hausse ;
  • une déduction temporaire, destinée à compenser l’augmentation de la valeur des stocks de vaches laitières et allaitantes est mise en place, sous conditions, au titre des exercices clos à compter du 1er janvier 2023 et jusqu’au 31 décembre 2024 ;
  • pour les ventes réalisées à compter du 1er janvier 2023, les plus-values professionnelles réalisées par une entreprise agricole (relevant de l’impôt sur le revenu) sont exonérées totalement si l’entreprise réalise un chiffre d’affaires inférieur à 350 000 € et partiellement si ce chiffre d’affaires est compris entre 350 000 € et 450 000 € ;
  • le crédit d’impôt pour dépenses de remplacement pour congés est aménagé :
    • le taux du crédit d’impôt passe à 60 % (au lieu de 50 %) ;
    • le taux majoré applicable en cas de remplacement pour maladie ou accident du travail passe à 80 % (au lieu de 60 %) ;
    • le taux majoré s’applique aussi en cas d’absence pour suivre une formation professionnelle ;
    • le nombre de jours de remplacement ouvrant droit au crédit d’impôt passe de 14 à 17 jours par an ;
  • le crédit d’impôt « haute valeur environnementale » est prolongé et profitera aux entreprises disposant d’une certification d’exploitation à haute valeur environnementale délivrée au cours de l’une des années 2022, 2023 ou 2024 ;
  • les redevances versées au bénéfice de l’agence de l’eau sont aménagées à compter du 1er janvier 2025 ;
  • le forfait forestier est désormais applicable aux bénéfices agricoles provenant de la captation de carbone additionnelle réalisée dans le cadre de projets forestiers admis au label « bas-carbone » et qui sont mis en œuvre pour assurer le boisement ou la reconstitution de peuplements forestiers dégradés ;
  • les opérations effectuées par les pêcheurs et armateurs à la pêche, à l’exception des pêcheurs en eau douce, en ce qui concerne la vente des produits de leur pêche sont exonérées de TVA et il est désormais expressément prévu que ces opérations ouvrent droit à déduction dans les mêmes conditions que s’ils étaient soumis à la TVA ;
  • l’exonération partielle de taxe foncière sur les propriétés non bâties (correspondant à la part communale ou intercommunale) dont bénéficient les parcelles comprises dans le périmètre d’une association foncière pastorale est prolongée pour les impositions de 2024 à 2026.

Secteur agricole : les nouveautés sociales

Voici les principales mesures à retenir :

  • un nouveau délit de facilitation à la fraude sociale est créée et vise le fait d’avoir, gratuitement ou moyennant une rémunération quelconque, mis à disposition d’un chef d’entreprise agricole un ou plusieurs moyens, services, actes ou instruments juridiques, comptables, financiers ou informatiques pour lui permettre de se soustraire à ses obligations en matière sociale ;
  • dorénavant, en matière de congé paternité et d’accueil de l’enfant, il est prévu que le travailleur non salarié agricole peut cesser son activité professionnelle et bénéficier de l’allocation de remplacement (dans un délai maximal à fixer par décret), à compter de la date de naissance effective de l’enfant (comme auparavant) ou à compter de la date initialement prévue pour la naissance (ce qui est nouveau) ;
  • les travailleurs non-salariés agricoles bénéficient désormais d’une exonération d’impôt sur le revenu (IR) à hauteur de 50 % du montant des indemnités journalières reçues au titre d’un régime d’assurance obligatoire contre les accidents du travail et les maladies professionnelles.

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